les images ci dessous illustrent ma pratique de la marche au sein de mon atelier Osservatorio Nomade à marseille de 2000 à 2013. Osservatorio Nomade est un atelier de recherche sur les transformations de l’espace urbain appartenant à un vaste réseau international, initié par le collectif d’intellectuels et d’architectes italiens Stalker. Ayant pour vocation l’expérimentation de l’agglomération urbaine, Stalker met en place des parcours de marches dans les «territoires actuels», territoires qu’ils définissent dans leur manifeste : « Ils forment le négatif de la ville bâtie, les aires interstitielles et marginales, les espaces abandonnés ou en voie de transformation. Ce sont les lieux de la mémoire réprimée et du devenir inconscient des systèmes urbains, la face obscure de la ville, les espaces du conflit et de la contamination entre organique et inorganique, entre nature et artifice. Avec Francesco Careri, un des fondateurs du collectif nous nous rencontrons à l’occasion de l’exposition «Les figures de la marche, un siècle d’arpenteurs» organisée par Thierry Davila au Musée Picasso d’Antibes en 2000. Nous décidons alors de développer des projets communs. Ainsi de nombreuses marches publiques furent créées à Marseille, Barcelone, Rome et Paris. Cette méthode d’exploration et de renouvellement du regard sur la ville, rebaptisée transect, terme de géographie qui désigne l’analyse d’un territoire en suivant une ligne droite, je la poursuis dans d’autres villes, et en particulier à Marseille, où j’organise, avec le frac paca puis avec le MUCEM, des promenades urbaines ouvertes au public. Ces marches s’apparentent par leur durée à de véritables randonnées. Elles couvrent les vastes étendues qui séparent le centre de la périphérie et sont ponctuées de rencontres avec les gens qui y vivent. Une vision théorique de la ville ne pouvant suffire à saisir les phénomènes urbains dans leur complexité, la marche est le moyen le plus naturel de renouer avec l’expérience directe du contexte urbain. Les transects invitent les marcheurs à être là, présent à la ville et au monde, à aller à la rencontre de l’autre, à arpenter la ville comme un territoire ouvert au- delà des limites apparentes ou imposées de la géographie urbaine. Pour restituer aux territoires traversés leur épaisseur de sens, il importe également, contre toute vision totalisante, de faire se rencontrer sur un même territoire une diversité points de vue issus d’approches différentes. Pour accompagner les transects, je fais appel à des géographes, des paysagistes, des sociologues, ou des historiens, qui participent activement au déroulement de la marche en proposant des clés de lecture du paysage et des situations rencontrées.

Laurent Malone®
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